Pierrot Lunaire

Affiche spectacle Pierrot lunaire

Un mélodrame d’Arnold Schoenberg

Ensemble instrumental HdM
Anne Ramoni, soprano

Hervé Klopfenstein, direction

Illustré par Léonie Pantillon
Animé par Sarah Binz

Informations détaillées

Rendre accessible une œuvre musicale qui parait, à priori, complexe et mystérieuse pour les non-initiés, voilà l’ambitieuse mission que c’est fixée Histoires de Musique en imaginant un projet autour de l’extraordinaire Pierrot Lunaire, le chef-d’oeuvre absolu d’Arnold Schoenberg

Notre démarche ne se veut pas didactique. Nous désirons juste ajouter une touche créative en plus pour éclairer et révéler cette œuvre magnifique avec une autre dimension artistique : l’art visuel, car c’est bien aussi dans cet art majeur que la perception d’une émotion peut aller au-delà de l’apparence. A l’heure où la médiation culturelle vient souvent s’ajouter à la production d’œuvres complexes, il nous paraissait intéressant d’explorer une voie alternative.

C’est Albertine Zehme, une actrice de mélodrames qui fit découvrir à Schoenberg en 1912 les poèmes traduits en allemand d’Albert Giraud sur le thème de Pierrot. Elle lui suggéra de composer une oeuvre musicale sur ce cycle de poèmes en vue de le présenter aux soirées d’un cabaret berlinois, lieu très populaire à l’époque.

En pleine période de dépression et de doutes artistiques, Schoenberg fût ravi de cette commande, qu’il appréhenda plutôt comme un exercice de style sans vraiment réaliser qu’il était sur le point de présenter un chef-d’œuvre qui va révolutionner la composition du XXe siècle, inspirant les plus grands compositeurs tels Stravinsky, Millhaud, Weill ou encore Boulez.

En découvrant cette œuvre, on est tout de suite intrigué par le profil mystérieux, voir mystique de ce mélodrame. Pourquoi ? 

Tout d’abord, par la fascination que la numérologie exerce sur ce compositeur. En voici quelques exemples : 

les chiffres trois, sept, treize dominent l’œuvre. Ainsi le nombre de poèmes choisis (21 ou 3×7) sur la cinquantaine que compte le cycle original représente les chiffres inversés de l’opus (12) et de l’année de la composition (1912). Il y a trois auteurs impliqués (Giraud, Hartleben et Schoenberg). L’œuvre est divisée en trois parties comprenant sept poèmes chacune. Les poèmes, qui respectent rigoureusement la forme rondeau, comptent trois couplets totalisant treize lignes. L’ensemble musical comprend sept membres (le chef, la récitante et les cinq instrumentistes), et le motif de sept notes de Pierrot (une note pour chaque lettre du nom) est omniprésent dans l’œuvre. Et cette liste d’exemples n’est pas exhaustive… 

Ensuite sur les thèmes abordés. En ne retenant que 21 poèmes sur les cinquante originaux, le compositeur fait le choix de s’exprimer seulement sur des sujets qui l’interrogent et qui l’inspirent : dans la première partie, Pierrot chante l’amour, la sexualité et la religion ; la seconde est consacrée à la violence, au crime et au blasphème ; la troisième partie traite du temps passé et de la nostalgie. 

Dans cette période de doutes pour l’artiste, on peut imaginer que Schoenberg se soit identifié au Pierrot, artiste incompris et frustré, que la lune symbolise la poésie, l’art et Colombine, l’amour infidèle traumatisant… Des thèmes ténébreux évoquant des images souvent provocatrices, macabres et surréalistes…

Enfin, cette œuvre révolutionne l’art de la composition au XXe siècle avec deux traits novateurs :

  • l’utilisation par la voix de la technique du Sprechgesang, qui signifie « parlé-chanté » en allemand. C’est une façon de déclamer un texte qui se situe entre la voix parlée et chantée. Notion qui donne lieu encore aujourd’hui a de nombreux débats entre musicologues et interprètes. L’emploi de cette technique confère aux textes une grande intelligibilité et beaucoup d’expression. Le rendu doit évoquer l’esprit et l’ambiance du cabaret.
  • l’emploi d’une écriture musicale contrapuntique rigoureuse et atonal d’une grande complexité, annonçant le dodécaphonisme dont Schoenberg est le concepteur, l’inventeur.

Les artistes

sous la direction d’Hervé Klopfenstein

Léonie Pantillon, illustrations

Sarah Binz, animations


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